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04 mai - 08 mai 2022

La galerie de l'OpenBach, 75013 Paris

04 mai - 08 mai 2022

La galerie de l'OpenBach, 75013 Paris

Texte écrit pour l'exposition de Sébastien Mehal
« COMPLEX-CITE »

12 octobre - 12 novembre 2023

Galerie Simon Madelaine, 7 Rue des Gravilliers, 75003 Paris

Pour un artiste comme Sébastien Mehal qui s’intéresse particulièrement aux rapports de l’homme avec les espaces urbains, le choix de l’abstraction n’est pas laissé au hasard. Si les surfaces de ses toiles ne semblent qu’effleurer une réalité lissée, elles permettent une imprégnation plus profonde des sujets choisis par l’artiste, hors de toute temporalité. Sous ses aspects figés bouillonnent mille interrogations sur le monde contemporain et ses perpétuels changements. L’abstraction permet ainsi de pénétrer au cœur même des propositions de l’artiste qui nous invite à supporter les épreuves qu’il a lui-même traversé pendant chacun de ses exils, une invitation sans négativité aucune. Et même s’il travaille beaucoup avec des projections qui impactent les surfaces de ses œuvres, tels les jets de peinture obtenus avec des seringues, ou encore les fractionnements que produisent des objets lancés sur une surface vitrée, il se dégage de son travail de plasticien un optimisme opératoire, cherchant, par une sorte de contagion, à susciter une véritable volonté de réappropriation du monde urbain qui nous est propre et qui devrait le rester. Un monde où peut se composer, comme sur la palette d’un artiste, un métissage qui serait pareil au tissage de la toile urbaine du futur. Car loin des frontières qui divisent les espaces, la ville décloisonne, amalgame, faisant de chaque corps autant d’éléments organiques qui vont influer sur le fragile tissu urbain et, du moins complexe au plus complexe, ne cessent de refaire l’humain.
C’est le propos même de Sébastien Mehal qui cherche à tendre vers cet absolu de l’humanité, un monde où les frontières seraient brouillées pour permettre la naissance d’un homme multi composé, l’épure d’un nouvel homme né d’une complex-cité qui se présenterait dans sa simplicité la plus évidente.
Pour atteindre cet objectif, il assemble patiemment son ouvrage, bloc après bloc, tel un urbaniste consciencieux afin d’atteindre à l’imaginaire qu’il veut entrevoir dans chaque épreuve vécue, que ce soit avec des pavés quadrilatères qui s’ajustent selon leurs possibilités pour former un patchwork aux couleurs rapportées de ses exils, comme avec la série intitulée Façade. Mais également avec Ground Floor impact et ces impacts sur le verre qui façonnent des fissures étoilées dont la propagation pourrait provoquer l’effondrement de la structure et rappelle que dans les épreuves mêmes subsiste un centre convergent qui, selon le sens du regard, relie ensemble chaque fissures aux autres, ou bien depuis ce centre fondateur, ce Ground Floor primitif, les fait migrer vers l’extérieur, afin que sur cette étoile tissée puisse naître, dans ce va-et-vient, l’espoir d’un autre monde. 
D’où l’importance de la trame dans le travail de Sébastien Mehal. Il ne peut se concevoir de changement sans l’appui d’une structure qui en supporte les variations, sinon à prendre le risque de sombrer dans un chaos indéfinissable. Ainsi, la toile Matériaux qui évoque un quadrillage pose la base de toute évolution possible. Cela devient évident quand sur la toile intitulée Downtown, le quadrillage laisse place au tracé d’un plan urbain millimétré qui ronge des lignes rectilignes tracées à main levée, comme l’emprise d’une civilisation sur un espace vierge, ou le contraire selon l’interprétation.
Il apparaît évident alors que pour Sébastien Mehal, l’homme est le fruit de son milieu. Ce milieu complexe vers lequel converge toutes les forces, tous les espoirs et qui pour autant peut construire ou déconstruire l’avenir. 

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